RESEAU ITALIEN DE CULTURE POPULAIRE
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Lettre ouverte
Extrait de “Travailler ensemble coûte davantage”
Une idée de système
“…l’inconscience est la mère des rêves les moins réalisables et les coussins des jeunes en sont la meilleure demeure”.
Le Comité de Promotion pour la Valorisation des Traditions Populaires est l’organisme qui a travaillé presque 10 ans à la construction et la naissance du “Réseau Italien de Culture populaire”. Un tel organisme à pour objectif de créer les conditions qui permettent de faciliter le passage des savoirs d’une génération à une autre, en portant une attention toute particulière aux processus culturels qu’on distingue dans les communautés caractérisées par une homogénéité culturelle.
On trouve parmi les actions menées, un festival itinérant présent dans toute la péninsule. Ce festival vise à faire connaitre une culture, qui, il y a 10 ans encore, était décrite comme une chose résiduelle, que l’on trouve dans les musées ou encore au sens négatif “folklorique”, n’ayant aucun moyens de communiquer avec les contemporains.
Cependant, comme il arrive souvent quand on lève les yeux au ciel, le vent a inexplicablement changé de sens et de direction, du nord au sud et inversement. Des milliers de jeunes dans les campagnes se sont mis à marcher dans les traces de leurs grands parents, pour éviter “la morsure de la tarentule“, ou serrer des mains inconnues. Ils ne portaient pas les costumes du passé, mais des jeans et des T-shirt à la mode, et enregistraient des vidéos avec leur portable Hi-Tech, et très vite ils ont fait de ces rythmes la base pour de nouvelles expériences. Sans s’en rendre compte, certains – trop peu – porteurs de ces savoirs destinés à s’étendre (de la musique à la théâtralité, de l’artisanat aux rituels de la table), se sont retrouvés entourés par des personnes qui les ont reconnus en tant que “Maitres” qui n’acceptèrent pas d’assimiler leur culture à celle dominante et qui devinrent à l’improviste les représentants de la “résistance” pour la diversité culturelle. Les mêmes qui, il y a quelques années, étaient désignés comme des nostalgiques, appartenant à un passé à oublier rapidement, des vieux en somme, sont devenus les paladins d’une dignité rénovée, donnant une nouvelle espérance à ceux qui viendraient après. La rencontre avec certains de ces “Maitres inconscients” a mis en lumière une “culture autre”, absente des programmes scolaires. Dans un lieu où les savoirs se sont posés, réinventés, superposés à d’autres et se sont transmis d’une génération à une autre, de père en fils et de mère en fille, oralement, à travers l’exercice de la communauté, du partage des expériences : voix, corps et action.
Ce n’était pas un acte artificiel, mais nécessaire, comme quand la muse de la poésie s’asseyait parmi les pâturages des Apennins, le décor pour une multitude d’animaux, conduits par un berger poète qui improvisaient des poésies en tercets, sizains et octaves. De calmes troupeaux qui écoutaient des histoires de paladins ou la “Jérusalem libérée” de Torquato Tasso.
Nous ne voulons pas mythifier un monde, nous ne parlons pas d’un passé “pastoral” (la faim de cette époque est bien trop marquée), mais nous ne voulons pas non plus laisser nos enfants sans cette mémoire et ce qui nous a été transmis.
Quand nous avons commencé, ce sont des centaines de groupes de jeunes qui ont adhéré relisant, transfigurant, trahissant – le devoir du Réseau est de communiquer, celui des chercheurs et des archives est de conserver – montrant sur la place et dans tous les lieux en Italie, les danses, les musiques, le théâtre, l’artisanat, l’énogastronomie pour remettre, transmettre certains principes d’une tradition, qui avaient déjà en eux le germe de la “trahison”. Nous entendons par “trahison” un modèle positif dans la construction d’un rapport avec ses propres racines ou n’importe lesquelles: du moment où un “acteur” reporte au public un récit ou un chant, il omettra surement quelques particularités et en inclura d’autres, présentant son interprétation personnel. Le grain de voix et le physique diffèrent selon qui agit.
Une vision, bien sur, qui n’est pas acceptée de tous, qui ne partage pas cette “règle”. Et aussi ici le Réseau trouve une valeur générationnelle, un dialogue autour du “passage du témoin” d’une génération à l’autre, sauvant la tradition sans pour autant renoncer à l’innovation impliquée dans le transfert.
Le Réseau n’est pas un circuit de musique, de théâtre ou autres performances même si ce sont quelques unes des énergies qui agissent sur la place.
Mais il y en a d’autres de valeur identique, comme la nouvelle colonne éditoriale qui portera quelques uns de ces savoirs au grand public ; ou la session formative qui avec l’Université, cherche à stimuler des projets de recherches. En somme tout ce qui rend possible un réel passage de “témoin”.
Au cours de ces trois dernières années, le mouvement du réseau a été “intercepté” à l’étranger aussi, ce qui nous permet de construire des rapports avec déjà 12 pays de la zone Euro-méditerranéenne, avec lesquels un dialogue est lancé pour une collaboration internationale, comme c’est déjà le cas avec l’Egypte, le Maroc, la France, l’Espagne et d’autres nations. Des pays où ont été accueillis nos chanteurs ténors sardes, les marionnettistes siciliens, la tradition des “chants” émiliens, les chanteurs piémontais, et aussi des séminaristes et des spécialistes.
Travailler ensemble permet à tous les territoires d’adopter une réelle économie d’échelle, avec comme résultat, pour chaque territoire, une présence sur tout le territoire National, une communication unitaire, le repérage de ressources inimaginables pour les petits territoires, l’échange d’idées et de bonnes pratiques, la non répétition des erreurs, la programmation avec une logistique éco-compatible et la possibilité de se mesurer au public international avec la garantie d’être devenu un “système” capable de représenter, aussi bien organisativement que scientifiquement, un modèle innovant de politique culturelle de ce pays.
Antennes du territoire
Le travail qui nous attend maintenant semble plus difficile que celui effectué jusqu’à présent. Impliquer ces territoires où ne nous sommes pas encore arrivés, construire avec les administrateurs une “vision Politique” du Réseau, la Politique avec un P majuscule, celle du rapport entre les personnes, et à travers cela faire naitre les “Antennes locales”. Un Réseau National devrait proposer un service afin que les réseaux locaux puissent dialoguer et réaliser dans l’inter-échange des actions encore plus efficaces. Pour ce motif nous sommes entrés dans une nouvelle phase, qui a l’objectif de rassembler les systèmes d’un territoire : bibliothèques, musées et écomusées, écoles, archives, associations…
L’instrument que nous avons choisi est les “Etats Généraux de la Culture Populaire”, qui seront réalisés dans chaque Province du Réseau, pour arriver concrètement à la constitution d’“Antennes du territoire”, comme le lieu de rencontre et d’action commune.
Afin que l’acteur local soit réellement le protecteur du patrimoine, mais avec une vision nationale et internationale.
Antonio Damasco - Directeur du Réseau Italien de Culture Populaire
Qui sommes nous
Le Comité de Défense pour la Valorisation des Traditions Populaires, un organisme qui a travaillé presque dix ans pour arriver, en 2007, à une reconnaissance de la part du Ministère des Biens et de la Culture, est à l’origine du Réseau Italien de Culture Populaire. Un tel organisme à pour mission de créer les conditions favorable au passage des savoirs d’une génération à l’autre, en portant une attention toute particulière au processus culturels qui se distinguent parmi les communautés caractérisées par une homogénéité culturelle.
Le Réseau Italien de Culture Populaire développe dans un même temps des activités d’étude et de recherche – à travers le Comité Scientifique – et de conception de projets, de programmation, et de reprise des actions cherchant l’individualisation, la, sauvegarde et la valorisation, dans les traces de la modernité , des lieux et des modèles de sociabilité.
Actuellement le réseau, soutenu par l’U.P.I. (Union des Provinces Italiennes) et l’A.N.C.I. (Association Nationale des Communes Italiennes), compte de nombreux partenaires, organismes publiques et des associations privées, auxquels s’ajoute le soutien de certaines Fondations, parmi lesquelles la Compagnie Sanpaolo, la Fondation CRT et la Fondation Cariplo. De nombreuses Communes et Villes ont et sont aussi en train d’adhérer, par l’intermédiaire de patronages et de collaboration, grâce au projet "Mets en Réseau un Patrimoine Culturel de ton Territoire" et enfin sur la base d’un Co-projet signent divers protocoles d’intention avec des organismes et des institutions de nature diverse, qui prévoient le développement d’actions socioculturelles communes sur les territoires d’origine.
Depuis 2008 se sont activés des projets de développement qui conduiront, en juin 2012, à la fondation de "Arianna. Euro Mediterranean Network for Culture and Heritage", un projet stratégique de travail en système avec les pays du bassin euro-méditerranéen dont le Réseau Italien de Culture Populaire sera le chef de file.
L'Association Jeux Antiques, fait partie depuis 2008 du Réseau, avec laquelle une fructueuse collaboration a été initiée, et vise à sauvegarder la culture orale qui est à la base de la transmission des traditions ludiques.
Valeurs de références
Partage
Le Réseau développe un travail de système, ou les territoires partagent actions, ressources et valeurs dans des projets communs, créant des synergies entre différents acteurs.
Durabilité
Travailler ensemble produit des économies d’échelle dans le cadre de projet, de la communication, de l’artistique et de la valorisation des particularités locales dans une optique nationale et internationale. Le Réseau utilise avec précaution les ressources mettant en place des comportements empreints à l’optimisation et à éviter les gaspillages, en privilégiant les choix tournés vers la soutenabilité dans le temps.
Valeur de la personne
Tout le travail du Réseau vise à donner de la dignité et de la valeur à la personne, en tant que porteuse de cultures diverses et uniques, qui est donc en mesure de représenter de véritables “Témoins de la culture populaire”.
Dialogue Intergénérationnel
Le Réseau pense que le dialogue intergénérationnel est l’instrument nécessaire pour qu’une communauté puisse transmettre ses propres savoirs permettant aux nouvelles générations de recueillir le “témoin” en l’innovant.
Equité
Le Réseau est indépendant de tout parti politique, et s’engage à éliminer toute discrimination culturelle, et à respecter chaque différence d’âge, de culture, de religion et d’origine.
Respect des cultures des territoires
Le Réseau est un organisme d’acteurs locaux qui, dans le respect de chaque particularité, met en œuvre des politiques culturelles nationales et internationales, mais avec une vision qui permet à chacun de dépasser le “localisme”.
Objectifs et stratégies
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Faire émerger, valoriser et promouvoir les cultures profondément enracinées dans les territoires et proposer de nouveau la qualité artistique, l’actualité et la capacité d’innovation, aussi bien dans les langages que dans les formes ;
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Créer les conditions afin que de telles cultures, insérées dans un système de “réseau”, constituent une ressource pour le développement et pour la promotion des ressources locales ;
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Donner plus de potentiel au réseau National et, en l’insérant dans un contexte de réseau international.
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Favoriser la création de nouveaux projets interrégionaux et donner plus de potentiel à ceux déjà consolidés, comme le Festival des Provinces e de l’Oralité Populaire, le Cours Ambulants de Culture Populaire…:
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Contribuer à créer un cadre identitaire nationale qui rassemble et valorise la pluralité des cultures locales italiennes;
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Créer les conditions afin que les activités performatives proposées, impliquent et attirent un public de plus en plus hétérogène et transversal;
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Impliquer le jeune public en favorisant l’apprentissage des savoirs et des techniques traditionnelles :
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Développer les initiatives de communication et de promotion de la culture populaire:
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Faire émerger les cultures dans leur diversité et créer les conditions pour qu’elles soient reconnues comme patrimoine culturel du Pays ;
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Proposer de nouveau, la grande actualité et la capacité d’innovation de ces cultures, aussi bien dans les langages que dans les formes.
Président: Ugo Perone
Vice Président: Alessandra Giudici
Directeur: Antonio Damasco
Coordinateur Comité Scientifique : Paolo Apolito
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